Bombay Maximum City

Couverture de l'édition française

Le livre 

Maximum City : Bombay lost and found

Suketu Mehta, 2004 (environ 500 pages)

Les couvertures des éditions anglophones :


 

Bombay Maximum City 

Traduit de l’anglais par Oristelle Bonis

2006, Buchet-Chastel (775 pages)

Excellent lexique à la fin, y compris pour des mots argotiques qu'on trouve rarement dans les dictionnaires.

L'expression "lost and found" en anglais, ce sont les objets trouvés (ce qui est difficilement traduisible dans le titre). 

L’enquête, que Suketu Mehta a menée pendant plus de deux années, s’incarne dans le riche portrait d’une ville multiple, contradictoire et spectaculairement inégale. Il aborde de manière détaillée, documentée et vivante, au fil des 775 pages que constitue cet ouvrage hallucinant, les diverses facettes de la ville la plus riche de l’Inde.

Le récit se construit comme un voyage dans les toutes les strates de la société, des ultra privilégiés aux villas luxueuses, aux bas-fonds des bidonvilles, à travers la vie des habitants variés qu’il rencontre et prend le temps de fréquenter personnellement. La douzaine de personnages qu’on y côtoie est attachante et éclairante.

Trafic à Bombay près de la gare centrale, Victoria station

Vie quotidienne

La vie résidentielle et son quotidien compliqué : de l’inscription des enfants à l’école aux problèmes de plomberie, les tracasseries administratives et le pays du non.

Mafia

Il investigue le rôle du parti nationaliste Shiv Sena lors des émeutes de 1992-1993 entre hindous et musulmans, dans un contexte de crime organisé et de guerre des gangs, dont les parrains sont à Dubaï et au Pakistan. Il se lie avec tueurs et indicateurs et nous livre les horreurs de leurs activités et de ce monde interlope.

Bars à bière

Ces bars chauds où les danseuses sont aguicheuses tout en étant très habillées. On y fait la connaissance de Mona Lisa : miséreuse devenue danseuse de bar. De Honey / Manoj, une femme née homme par erreur, qui s’efforce de mener sa double vie.

Cinéma

L’inde, c’est mille films par an. Il nous en fait partager un envers du décor, en nous racontant comment il coécrit avec Vinod Chopra le scénario du film Mission Kashmir.

Affiche du film Mission Kashmir

Bidonvilles

On y goûte la densité urbaine la plus élevée du monde, à travers la vie de famille de Girish dans le bidonville (le slum, en anglais) de Jogeshwari. On y traîne avec Babbanji l’adolescent bihari en fuite, sa liberté et ses poèmes.


Bidonville de Jogeshwari

La déclaration d’amour est courageuse, exhaustive à sa façon. 

Phénoménale comme l’est Bombay.

A suivre 

Danny Boyle, fort de son succès avec Slumdog Millionaire, a acheté les droits d'adaptation cinématographique du livre en 2009. Rien n'en est venu encore, mais il a aussi été question dans la presse d'une adaptation par Anurag Kashyap, l'auteur du réussi film de voyous, Gangs of Wasseypur.