Zindagi na milegi dobara


Affiche du film

Les autres affiches du film

Un film de femme(s)

Co-écrit par Zoya Akhtar et Reema Kagri, également réalisatrice.

C'est le deuxième film réalisé par la talentueuse Zoya Akhtar, après Luck by chance.

Fiche technique

Titre : Zindagi na milegi dobara

Traduction : "Tu n'auras pas de seconde vie", "On ne vit qu'une fois"

Année : 2011

Durée : 2h33


En chiffres  
(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros)

Budget : 7,5 millions d'euros 

Recette en Inde : 15 millions d'euros 

Recette ailleurs dans le monde : 6 millions d'euros 

Recette totale : plus de 20 millions d'euros 

L'histoire en résumé

Kabir travaille dans l'entreprise familiale de construction et prévoit un voyage d'enterrement de vie de jeune homme, avec ses amis Imran et Arjun. Imran travaille dans la publicité et espère profiter de ce voyage en Espagne pour rencontrer son père qu'il n'a jamais vu. Arjun, viendra de Londres les rejoindre, et quant à lui, aura du mal à lâcher ses activités de financier sur la brèche.

Ce voyage est l'occasion collective de relever chacun un défi personnel. Et de montrer une Espagne plus ou moins rêvée au public.

L'itinéraire suivi

Sur leur route, plusieurs femmes. La fiancée Natasha s'invitera en partie en Espagne. Sur place, les trois hommes rencontrent une belle professeur de plongée, et Imran nouera une histoire espagnole, légère et bilingue à sa façon. Cela donnera lieu à des évocations sexuelles, rares dans le cinéma indien. Une liberté sexuelle nouvellement montrée.

Le tout raconté façon road-movie, sur une bande-son entraînante et irréprochable. 

Un film choral porté par d'excellents acteurs

Les trois amis en voiture

Trio masculin

KABIR (Abhay Deol)

Par gentillesse, il est sur le point de se marier. Personnage un peu en retrait, hésitant il n'ose pas s'écouter et à imposer ce qui lui tient à cœur. 

Kabir

ARJUN (Hrithik Roshan)

Il vit très confortablement à Londres, et travaille dans la finance, menant une vie solitaire puisqu'il préfère sacrifier ses histoires de cœur. C'est un bourreau de travail qui accumule de l'argent pour prendre une retraite précoce, et pouvoir profiter de la vie. Musculeux et errant dans sa propre existence, avec le téléphone portable comme constant fil à la patte.

Arjun sur la plage

IMRAN (Farhan Akhtar)

Il travaille dans la publicité, sur des projets auxquels il ne croit pas, hésite sur son engagement professionnel. En même temps il cherche à rencontrer un père biologique lointain et inconnu. Ce qui le rend vulnérable. Comme Kabir, il est un peu en retrait.


Imran

Les femmes

Katrina Kaif en professeur de plongée indépendante et libérée n'est pas toujours infiniment crédible.

L'actrice n'est décidément pas la meilleure du cinéma indien. Son jeu reste laborieux, et elle excelle surtout dans les poses lascives.

Katrina Kaif sur sa grosse moto

Kalki Koechlin dans le rôle de la fiancée qui s'égare est excellente (jusqu'à la coupe de cheveux qui est parodique).

Natasha et Kabir

Dans le film on se moque du luxe, et il est souvent question d'un sac à main acheté comme cadeau. Au point qu'il devient un des personnages du film, compagnon de route dans la voiture.

Bagwati, le sac de luxe

Jeunesse dorée mais pas seulement

Une certaine jeunesse dorée part faire du tourisme en Europe, elle est indienne d'Inde, mais aussi elle figure une diaspora bien réelle, du Royaume-Uni à l'Espagne (les chiffres varient mais ce sont plus de 20 millions de personnes à travers le monde).

Cette idée de l'Inde qui met les pieds en Europe est très présente depuis le début des années 90 dans les films indiens (Dilwale Dulhanya Le Jayenge se passait au Royaume-Uni et en Suisse déjà). C'est presque une obsession que de s'emparer d'un occident rêvé, avec les clichés qui s'y glissent (la course de taureau, la fête de la tomate).

L'inévitable course de taureaux

On fait ainsi voyager les indiens qui viennent voir le film, dans les petites villes de l'Inde notamment. Mais c'est un film où l'on sait se moquer de soi-même : il y a beaucoup de jeux de langage sur l'accent que ces indiens ont en anglais (ils se nomment les "mantal boys", rajoutent des mots inutiles dans leurs phrases, et c'est très drôle).

Les splendeurs des paysages espagnols

C'est le portrait d'une génération hétérogène mais complice, qui réussit à régler des comptes anciens et à surmonter les incompatibilités. Des personnages qui s'interrogent sur leur travail, leur rapport à l'argent. Ils considèrent pleinement la question de leur liberté et ne sont plus enfermés dans les obligations conjugales et les aliénations de la société traditionnelle.

Le film décrit d'un œil un peu narquois le personnage de Natasha par exemple. Dès ses fiançailles, elle souhaite arrêter de travailler pour se consacrer à son petit mari.  Tout cela est décrit à travers le désarroi du fiancé, qui vient de s'engager auprès d'une femme indépendante et libre, et qui se retrouve à canaliser une obsédée de la carte d'invitation à la réception et à une soudaine possessivité jalouse. C'est aussi un film où les hommes se mettent au fourneau pour le plaisir (on regarderait le film rien que pour voir le charmant Hrithik Roshan préparer la paella).

 Les personnages s'amusent, et c'est la force de ce film, qui est incroyablement divertissant (et ne s'use pas). L'inattendue chorégraphie du générique de fin est un bonheur.

Une suite à venir ?

Il serait question pour Zoya Akhtar de tourner une suite du film pour 2021, avec la même distribution. Ce dont on ne peut que se réjouir.

En tous cas, le film a donné lieu à plusieurs accès de créativité : plusieurs sites internets fêtent chaque année l'anniversaire du film, et de nombreux graphistes se sont emparés de l'affiche pour se les approprier de manière minimaliste.


Un extrait festif

Une scène de fiesta, robes flamenco et percussions au cajon, une vision de carte postale.

La chanson est chantée en espagnol et en hindi (sous-titres disponibles). On y observe la fluidité de Hrithik Roshan, que ne fait jamais assez danser le cinéma indien.

Tout le monde a l'air de s'amuser, et on imagine bien que le tournage a été un grand plaisir pour les acteurs. Communicatif.