Deepa Mehta

Deepa Mehta

Une Canadienne d'adoption

Deepa Mehta est née à Amritsar, au Penjab indien, en 1950. Après un diplôme de philosophie obtenu en Inde, elle s'installe au Canada au début des années 1970. Son œuvre ne cesse d'évoquer l'Inde et ses tourments, de manière souvent provocatrice. Sa renommée est internationale, ses films sont montrés en festivals internationaux, où ils reçoivent de nombreux prix, en même temps qu'un réel succès auprès du public. 

Artiste polyvalente, elle est à la fois scénariste, réalisatrice et productrice (sa société de production s'appelle Mirabai). Plus qu'une cinéaste, c'est une voix.

Ses combats

Deepa Mehta porte haut et fort une volonté progressiste sur les questions sociales. Son travail est courageux et bouscule les idées reçues et les tenaces préjugés. Ses films sont d'une grande richesse visuelle et émotionnelle.

Elle débute en Inde dès 1975 avec plusieurs films documentaires. Et c'est un genre qu'elle n'abandonnera pas, puisqu'en 2006, elle réalise Let's Talk About It sur la violence domestique dans les familles immigrées de Toronto. 

Une trilogie phare

Nous ne sommes évidemment pas ici, non plus qu'avec Mira Nair dans l'univers léger de Bollywood : il s'agit d'un cinéma plus grave, plus audacieux, qui aborde les questions encore souvent non abordées dans le cinéma grand public indien. 

Elle remporte avec sa trilogie Eléments un succès critique et public considérable.

Fire (1996)

L'affiche de Fire

Ce film domestique a un versant érotique affirmé. Deux femmes abandonnées par leurs maris trouvent l'amour dans un réconfort réciproque. Le film est porté par les deux actrices exceptionnelles que sont Nandita Das et Shabana Azmi.

Earth (1998)

L'affiche de Earth

Le film adapte le roman de Bapsi Sidhwa sur la Partition, Cracking India

1947 : les frontières entre l'Inde et le Pakistan se dessinent. Les personnages vont se trouver dans la tourmente d'une montée de violence politique et religieuse sans précédent. En tête d'affiche, un trio convaincant : Aamir Khan, Nandita Das et Rahul Khanna.

Water (2005)

L'affiche de Water

Bénarès : une enfant veuve entre à huit ans dans une maison de veuves. C'est là qu'elle devra vivre toute son existence. 

Le thème aborde le sujet doublement tabou du mariage des enfants et du traitement des veuves. Le tournage a été brutalement transféré de l’Inde au Sri Lanka, suite aux émeutes et menaces de mort reçues de la part des fondamentalistes hindous. 

Nommé pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, ce film reste un favori du public.

Au-delà de la célèbre trilogie

Parmi la vingtaine de longs métrages qu'elle a réalisés, on pourra découvrir :

Bollywood/Hollywood (2002)

Une comédie légère sur deux amoureux mal assortis.

Heaven on Earth (2008)

Le titre en Inde Videsh.  

Dans ce film canadien, Preity Zinta joue le rôle de Chand. Cette jeune indienne vient au Canada dans le cadre d’un mariage arrangé. Sa belle-famille est abusive et fait vite de sa vie un cauchemar.

Midnight's Children (2012)

L'affiche de Midnight's children

C'est une ambitieuse adaptation du roman de Salman Rushdie sur l'histoire de l'Inde au XXe siècle. Le film compte 127 acteurs et couvre avec succès cinq périodes distinctes, de 1917 à 1977.

Anatomy of violence (2016)

Le film explore les causes et les vies en jeu, dans le cadre d'un viol collectif commis à Delhi (fait divers de 2012).

Funny boy (2020)


Une adaptation de l'émouvant roman éponyme du Sri Lankais Shyam Selvadurai.

Le tout jeune Arjie tombe amoureux d'un camarade de classe, dans le contexte des tensions politiques entre les Cinghalais et les Tamouls au début des années 1980.

Un court entretien


Un court entretien de 2mn, au BFI film festival en 2013 (sans sous-titres) à propos de Midnight's children.

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