Joue-la comme Beckham

             

Affiche britannique du film

Un immense succès

Ce film britannique à petit budget remporte dès sa sortie un immense succès public, en même temps qu'une vraie reconnaissance critique. 

C'est le troisième film d'importance que réalise Gurinder Chadha, après Bhaji on the beach (1993) et What's cooking? (2000). Elle réalise ensuite le réjouissant Bride and Prejudice (2004).

Fiche technique 

Titre : Bend it like Beckham

Traduction : Joue-la comme Beckham

Année : 2002

Durée : 1h52

Box office

L'optimisme de ce film contribua à en faire un immense succès commercial en Grande Bretagne et ailleurs.

Budget : 5 M euros

Recette : 90 M euros

 Source wikipedia

Quelques autres affiches, dont la coréenne

Un drôle d'objet cinématographique

Attention : ce film n'est pas un Bollywood, on ne chante pas, hors des festivités familiales, on ne danse pas non plus. Les acteurs principaux ne sont pas indiens. Et l'histoire se passe en banlieue de Londres. Et son sujet principal n'est pas un amour contrarié.

L'actrice Parminder Nagra est britannique et interprète une jeune anglaise d'origine indienne, Jesminder Bhamra, simplement appelée Jess dès qu'elle quitte la demeure familiale.

Keira Knightley est britannique également. Elle pétille dans le rôle de Jules, en parfait garçon manqué.

Keira Knightley en footballeuse

Quant à l'irlandais Jonathan Rhys Meyers, il incarne le séduisant entraineur de foot de l'équipe. 

Jess et son coach

Parce qu'il est question de football, et plus précisément de football féminin.

Jules et Jess

L'amitié de Jules et Jess se construit autour du football, qu'elles pratiquent avec passion, dans un climat réprobateur unanime. Les jeunes hommes qui y jouent sont tous un peu macho et pas avares de plaisanteries : la répartie des jeunes femmes est un régal. 

Les deux amies en sortie

En arrière-plan, la famille de Jules d'un côté, qui n'adhère pas complétement à sa passion et la préférerait plus féminine ;  de l'autre, la famille sikh de Jess, qui aimerait qu'elle soit une bonne fille indienne, fidèle à ses racines, et respectueuse des conventions.

Concilier ses identités

C'est le personnage ambivalent de Jess qui fonde l'intérêt primordial du film, en jeune femme qui s'efforce de concilier son identité indienne et ce qu'elle est véritablement, c'est à dire une footballeuse. Confrontée à deux cultures, c'est d'abord dans le mensonge qu'elle apprend à construire son identité hybride. 

Il y a bien là une part autobiographique de la part de G. Chadha, qui fait venir la famille Bhamra du Kenya, comme sa propre famille. Alors que le père, interprété avec bonheur  par Anupam Kher, cherche une voie possible, la mère reste dans l'obsession caricaturale de faire de sa fille une bonne épouse, notamment d'en faire une bonne cuisinière, portant avec naturel le sari. 

La famille Bhamra en crise

Jess est britannique sans l'être complétement (ce qu'une joueuse blafarde et raciste ne manque pas de lui rappeler sur le terrain), tout comme elle n'est pas une fille indienne. Le film interroge cette frontière précise, et comment affronter la pression familiale et culturelle. Comment contourner les obstacles pour atteindre son objectif propre et son authenticité, comme Beckham fait faire bifurquer la balle au milieu de sa trajectoire pour marquer le but.

Une plaisante comédie

Tout est agréable dans ce film : les disputes familiales traitées avec second degré, des dialogues au quart de tour, des portraits chaleureux (Jess monologue avec la photo de David Beckham dans sa chambre), le goût de la parodie (les amies outrageusement superficielles de la sœur de Jess), les énergiques scènes d'entrainement.

Jess dans sa chambre avec les photos de David Beckham

Des échappées oniriques et fantasmatiques viennent étoffer le récit. Le montage est manié avec efficacité pour mettre en parallèle le contexte familial des deux jeunes femmes, et leurs déboires (la scène dans la boutique de lingerie et ses soutiens-gorge à pompe, est particulièrement amusante).

Une pointe de romantisme

Il ne faut pas non plus négliger la part sentimentale qui lie les personnages, ni leurs histoires de cœur. Le versant romantique est amené avec parcimonie, ce qui introduit une pointe de désir sans faire dévier l'énergie du film.

Bande-annonce pour un avant-goût

Les sous-titres sont possibles en anglais, pour idée de l'ambiance. C'est ici.

En musique

Et une bande-son dont on ne se lasse pas, notamment la chanson aaja re, remixée par Bally Sagoo.

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