Affiche on ne peut plus colorée du film |
Un film de femme
Farah Khan est née en 1965 et fait partie de l'écurie de Shah Rukh Khan, sans faire partie pourtant de sa famille malgré le même patronyme. D'abord - et toujours - chorégraphe, elle passe en 2004 à la réalisation avec Main hoon na, inégal mais ambitieux et divertissant.
Le film est produit par Red Chillies Entertainment, dirigé par Gauri Khan, l'épouse de Shah Rukh Khan.
Photo clin d’œil de Shah Rukh Khan avec Farah Khan sur le tournage |
Fiche technique
Titre : Om Shanti Om (ओम शान्ति ओम)
Traduction : invocation de yoga, appelant la paix, et en même temps un jeu de mot sur le prénom des personnages du film
Année : 2007
Durée : 2h42
Box office
(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros)
Budget : 4,5 millions euros
Recette : 18 millions euros
en Inde : 11 millions euros
ailleurs : 7 millions
L'histoire en deux mots
L'histoire est chargée, nombreux personnages et ramifications, deux époques. En simplifiant, le film est en deux parties : à la fin des années 1970 Om Prakash Makhija (Shah Rukh Khan) est un figurant de cinéma qui ne parvient pas à percer dans les studios de Bombay. Il est amoureux d’une des
stars du moment, la "dreamy girl" Shanti (Deepika Padukone - sublime).
Assassiné, il revient 30 ans plus tard sous la forme réincarnée d'Om Kapoor (Shah Rukh Khan encore, éternellement jeune), star adulée de cinéma. Om cherche à percer les mystères du passé, à venger les crimes impunis et retrouver Shanti, son grand amour.
Les bonheurs de ce film outrancier
Un acteur toujours merveilleux
Om Shanti Om tourne autour de l'immense star qu'est Shah Rukh Khan, qui s'offre ici le plaisir de jouer deux personnages. Il joue avec son image iconique dans un film masala qui jongle avec tous les registres : sentimental, dramatique, tragique, fantastique, parodique etc. Son charisme reste déroutant, film après film.
Variante cuivrée de l'affiche du film |
Une œuvre soignée
Décors, costumes et chorégraphies sont splendides, pour un vrai plaisir des yeux. Les dialogues sont à la hauteur d'un scénario qui ne laisse aucune place à l'ennui. Les scènes sont bien rythmées dans un enchainement festif et plein d'humour. Cela vaut la peine de regarder jusqu'au générique de fin du film
qui inclut toute l’équipe technique avec légéreté et bonne humeur, et quelque chose de sincère. La reconstitution des années 1970 est impeccable et souvent drôle : costumes et coiffures, voitures et décors, grandes affiches de rue, avec une pointe de nostalgie. L'ensemble est un divertissement total.
Un hommage décalé et réussi
Ce pastiche de l'industrie du cinéma rend hommage à un certain âge d’or, tout en maintenant une pointe de satire. Et l'objet fini incarne ce que Bollywood peut offrir de meilleur en terme de divertissement : un film ambitieux et décomplexé, dans lequel la grandiloquence est régulièrement couplée au second degré.
On est de plain pied dans la magie du cinéma, avec un plaisir presque infantile.
Une belle bande d'acteurs
Shah Rukh Khan l'inépuisable
Le magnétique Shah Rukh Khan est le simple Om Prakash Makhija et l'exubérant Om Kapoor.
Shah Rukh Khan dans le rôle d'Om Kapoor, au corps musculeux |
La radieuse Deepika Padukone
Elle est la "dreamy girl" Shanti Priya et son sosie désinvolte Sandhian. Elle fait depuis une brillante carrière, avec et sans S. L. Bhansali (on retiendra : Love Aaj Kal, Cocktail, Ram-Leela, Bajirao Mastani).
Deepika Padukone |
Le sombre Arjun Rampal
Il incarne Mukesh Mehra, le méchant machiavélique. Sa
filmographie remonter à 2001, sans autre film qui sorte du lot
malheureusement.
Shanti et Mukesh |
Kirron Kher, 30 ans de maternité à l'écran
Elle est la mère inusable du cinéma indien. Elle joue ici la mère d’Om Prakash, envahissante et éplorée. Elle quitte le cinéma en 2014 pour entrer en politique.
Kirron Kher à la fossette |
Shreyas Talpade
Cet acteur moins connu incarne Pappu master, l’ami d’Om Prakash, compagnon indéfectible.
Om Prakash et Pappu |
Il faudrait aussi citer la cérémonie de remise des oscars indiens, ainsi que l'inoui caméo d'une trentaine de stars qui accompagne la chanson Deewangi deewangi.
Le goût indien des réincarnations
Le public indien est friand d'histoires de réincarnation, plus ou moins crédibles. Pour ceux qui en sont friands, il y avait notamment eu :
Karz de Subhash Ghai (1980)
Ravi est tué par sa femme, et réincarné en Monty, un chanteur à succès.
Madhumati de Bimal Roy (1958)
Un jeune homme se réfugie pendant un glissement de terrain, la maison lui semble familière, et il découvre peu à peu sa vie antérieure.
Mehbooba de Shakti Samanta (1976)
Sur un scenario similaire, un changeur Suraj se retrouve dans une maison de campagne pendant un orage. Lui revient peu à peu sa précédente vie.
Des clins d’œil innombrables
Il est certainement difficile pour un public européen de s'y retrouver. On peut évoquer pourtant quelques repères :
La scène d'introduction sur le formidable tourne-disque géant reprend la danse de Rishi Kapoor dans Karz.
Roshi Kapoor dans Karz |
Clin d’œil à la dynastie cinématographique des Kapoor dans le choix du nom de Om réincarné.
Om porte un costume blanc identique à celui de de John Travolta dans Saturday night fever.
La chanson Dhoom tanna contient de nombreuses références : Amrapali pour le costume de corsaire, Humjoli pour la scène de badminton (dont Deepika Padukone est une joueuse de haut niveau), The pirate de V. Minelli, avec Gene Kelly (1948)
Des chansons bien balancées
En tout, sept chansons qui se posent dans le film comme des bulles de rêve, et viennent rythmer les étapes du scenario. Les textes en sont assez écrits, interprétées par de très belles voix, sur des mélodies imparables. Chacune s'illustre de chorégraphies léchées.
Ajab si : une rencontre merveilleuse, sublimée par la voix de Krishnakumar Kunnath
Dard-e disco, la voix éraillée de Sukhwinder Singh accompagne impeccablement les déhanchés déroutants
Deewangi deewangi, par Udit Narayan
Main agar kahoon par Sonu Nigam
Jab soona soona lage, interprétée par Rahat fateh Ali Khan
Dhoom taana qui convoque un immense univers de cinéma
Dastaan-e- Om shanti om et sa belle ampleur
En images
Bande-annonce
En anglais (et sans sous-titres malheureusement, mais avec une image de qualité)
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