Bajirao Mastani

Affiche du film Bajirao Mastani

Un réalisateur mythique

Sanjay Leela Bhansali, dont le premier film remonte à 1996, aime prendre la tête de tous les aspects de ses films : production, composition musicale, choix et direction des acteurs, réalisation...

Sanjay Leela Bhansali

Ce sont à chaque fois des films impressionnants par leur splendeur et leur sophistication, appréciés du public et de la critique, en Inde comme en Europe. Le choix qu'il fait de personnages peu conventionnels donnent un petit goût de scandale que vient renforcer le choix d'une expression excessive. En général, de gros budgets pour de grands succès économiques, avec des stars toujours prises en haut de l'affiche.

Fiche technique 

Titre : Bajirao Mastani, The love-story of a warrior

Traduction : Bajirao et Mastani, l'histoire d'amour d'un guerrier (d'une guerrière ?)

Année : 2015

Durée : 2h38

En langues hindi et marathi

Un franc succès

(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros)

Budget : 16 millions d'euros

Recette : 40 millions d'euros                                                                                                                     Source wikipedia

L'histoire en deux mots

Bajirao c'est lui, Mastani, c'est elle. Bhansali romance l'histoire vraie d'une figure de l'histoire indienne, dont il existe plusieurs portraits sous forme de miniature.  

Miniature représentant le prince Baji Rao

Au 18ème siècle, au temps d'avant la domination britannique, l'Inde est morcelée en différents états. 

Empire marathe au 18e siècle

L'empire marathe a de vaillants piliers, à la fois premiers ministres et généraux, appelés peshwa. Le jeune peshwa Bajirao (1700-1740), combat à la fois l'empire moghol, les anglais, et les états du sud de l'Inde pour maintenir et conquérir le pouvoir. Marié à Kashibai, il tombe sous le charme d'une Mastani insistante. Guerrière confirmée, Mastani est fille d'un roi rajpoute hindou marié à une musulmane, ce qui n'en fait pas tout à fait une hindou au sens strict.

Deepika Padukone sur l'affiche

Il se trouvera tiraillé entre sa maîtresse un peu musulmane, et sa femme légitime vraiment hindou, dans un entourage conservateur.

Un ancrage historique

Le film est ambitieux car sur trois versants : reconstitution historique d'une des étapes de la création de l'Inde en tant que telle ; représentation épique mêlant fracas des armes, vie de camp, intrigues de cour ; et enfin l'histoire d'amour compliquée d'un homme pris entre deux femmes dans un contexte religieux tendu.

Le trio d'acteurs Deepika Padukone (Mastani), Ranveer Singh (Bajirao), et Priyanka Chopra (Kashibai) s'est efforcé d'apprendre danses, langue marathe, et techniques guerrières pour incarner au mieux leurs personnages. L'ancrage historique n'est pas inintéressant, et peut-être à prendre avec précaution dans une époque nationaliste de chasse au musulman : combat hindou contre les musulmans et contre les Anglais, dont l'enjeu n'est rien moins que la conquête de l’Inde.

Priyanka Chopra sur l'affiche

Des résonances

Un homme et deux femmes, et en parallèle une fois la caméra éteinte, l'histoire d’amour des deux acteurs principaux, Deepika Padukone (qu'on avait découverte avec ravissement dans Om Shanti Om), et Ranveer Singh, qui finira en mariage de rêve dans la vraie vie de Bollywood.

Ranveer Singh et Deepika Padukone sur l'affiche

Le titre s'inscrit dans une tradition de nommage, similaire à des films comme Veer Zaara (2004) et Jodhaa Akbar (2008), et encore avec le Ram-Leela de Bhansali (2013). Pour construire son scenario, Bhansali s'est inspiré du roman marathe Raau de Nagnath S. Inamdar

Il faut souligner que ce n'est assurément pas son meilleur film : la fête est troublée par la faiblesse du scenario et surtout par un casting prometteur mais finalement décevant. L'ensemble reste cependant un spectacle agréable, fastueux et maitrisé, à la lumière exceptionnelle et l'image impressionnante. On pourrait évoquer également les costumes et les bijoux sublimes, les chansons et les chorégraphies réussies, les décors éblouissants, dans un goût assumé du détail, et une pointe de fantaisie (le raccourci historique en dessin animé apporte une touche de fraicheur dans un film par ailleurs saturé). 

Un casting compliqué

Lors de ses premiers développements, le film devait se tourner avec Salman Khan et l'extraordinaire Aishwarya Rai Bachchan, que Bhansali avait déjà dirigés dans son film Hum Dil De Chuke Sanam. Ce sont finalement Priyanka Chopra (plus à l'aise dans des rôles moins tragiques) et Ranveer Singh (malgré sa belle moustache, il est plus à l'aise en prolétaire rapper) qui incarnent les personnages, et ce second choix explique peut-être la faiblesse de la distribution. Quand on songe à la prestance des personnages dans un film similaire comme Jodhaa Akbar, on sent bien qu'on est loin du compte. Et Ranveer Singh n'a pas la prestance ici de Hrithikh Roshan.

Ranveer Singh en prince indécis

Encore éblouis par Devdas, une des fresques précédentes sortie en 2002, la mise en scène baroque et les danses exubérantes ne font pas oublier non plus la faiblesse du scenario. 

Lieux de tournage

Le film fut tourné au Rajasthan et à Bombay, notamment dans des répliques construites en studio des palais de Shaniwar Wada et Aaina Mahal, où l'histoire s'est historiquement déroulée.

Palais de Shaniwar Wada

Salle des miroirs (shish mahal)

Chansons

Toutes les chansons sont sorties avant que le film n'arrive, et étaient déjà bien dans les têtes au moment d'aller voir le film en salle. On retiendra surtout :

Deewani mastani

Une fête de holi malicieusement détournée en déclaration d'amour, dans un miroitement féérique.
 
Deepika Padukone chante Deewani mastani

Mohe rang do Laal

La belle Deepika Padukone réalise une fascinante danse kathak.

Pinga 

Les femmes - Kashi et Mastani, réconciliées le temps d'une danse - souhaitent longue vie à leurs maris absents. Les lampes à huile et les bougies - sans retouche numérique - donnent une intimité à cette scène collective enchanteresse.

Priyanka Chopra et Deepika Padukon dansent le pinga

Pour donner envie

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