Le charme de la fossette |
Fiche technique
Titre : Main hoon na inclusivement : मैं हूँ ना en hindi et en ourdou میں ہوں نہ
Traduction : Je suis bien là
Année : 2004
Durée : 2h59
C'est le premier film que réalise Farah Khan, après une carrière de chorégraphe. C'est la maison de production de Shah Rukh Khan, Red Chillies Entertainment, qui finance le film.
Le film est disponible en dvd, avec des sous-titres anglais.
Box office : une mise quasiment triplée
(environ, en raison des arrondis et des taux de change)
Budget : 3 millions d'euros
Recette : 8,5 millions d'euros
L'histoire en deux mots
Un militaire (trentenaire ?) se fait passer pour un étudiant. Sa mission : protéger incognito la fille de son supérieur, menacée par un dangereux terroriste, et par la même occasion retrouver le demi-frère qu’il n’a pas connu.
Les acteurs
Shah Rukh Khan porte le film, en fait des tonnes, et on adore ça. Il est le héros courageux et réconciliateur qui va sauver le destin du monde.
Des seconds rôles faibles
Les acteurs qui incarnent Laxman et Sanjana ne sont pas très charismatiques. Sunil Shetty est également assez moyen dans le rôle du méchant et abruti Raghavan.
Sunil Shetty dans le rôle du caricatural Raghavan |
Enfin Sushmita Sen (ancienne miss univers) en invitée spéciale fait du mieux qu’elle peut (mais cela ne suffit pas forcément).
Des troisièmes rôles solides et familiers
Une belle brochette d'ainés :
- Naseeruddin Shah touchant dans le rôle de Sharma, le père infidèle.
- Boman Irani en principal incertain.
- Satish Shah dans le rôle burlesque du professeur de physique.
- Kirron Kher impeccable en mère déchirée.
Un film qui ne se prend pas au sérieux
Le ton est assurément parodique : on y assiste à des vols planés qui n'en finissent pas, et de longs ralentis assez drôles. Tout est exagéré et surdimensionné (la course poursuite en rickshaw est une scène d’anthologie). Le burlesque est excessif dans les simagrées du principal et du professeur de physique, et les costumes ridicules de Shah Rukh Khan sont bien laids.
Le frivole
Le décor nous fait voyager comme souvent. Le film se déroule principalement sur le campus universitaire de Saint Paul’s School à Darjeeling, au pied de l’Himalaya, entre le Népal et le Bhoutan. Dans la réalité, cette université sélective, calquée sur le modèle britannique, n’est pas mixte.
La formule Masala
Ce film de divertissement prétendûment grand public et familial s’ouvre sur une tuerie, suivie d’homicides répétés, d’interrogatoire musclé et de prise d’otages… Le contraste est filé entre la vie de campus, où une jeunesse insouciante joue les pom-pom girls (oui, on va excessivement jusque-là) et les scènes militaires sinistres et inquiétantes. Pas de quoi inspirer le plus jeune public si on y regarde de plus près.
Le sérieux
Un contexte politique tendu
Depuis la partition de 1947, les tensions entre l’Inde et le Pakistan sont constantes. Le Pakistan a fait un premier pas vers une normalisation des rapports, en proposant en 2003 un cessez-le-feu à l’Inde. Dans le film, ce premier pas prend la forme du projet Milaap (Unité) : un échange de prisonniers de part et d’autre de la frontière, sur une initiative indienne contrairement à la réalité. Toute la scène des prisonniers est tournée à Bikaner au Rajasthan.
Le film nous fait l’éloge appuyé de l’armée (on adhère ou pas), sur fond de tradition épique du Ramayana.
Adultère : sujet tabou
Le film aborde sans en avoir l'air un sujet tabou. L’adultère et la descendance illégitime sont des thèmes rarement abordés à Bollywood. On pourra regarder avec profit sur le même sujet le film Kal Ho Naa Ho, sorti en 2003.
Divertissement assuré
Le scénario suit son cours, avec un coup d’avance pour le spectateur la plupart du temps. Ce n’est ni fin ni surprenant, mais c’est un film divertissant au plus haut point. La linéarité de l’histoire est ponctuée de flashbacks soit mélodramatiques (dont la tonalité n’est pas toujours juste) soit violents. Mais il y a des chorégraphies inoubliables, sur des chansons bien frappées, paroles et musiques. Et un brin de sensualité à l'indienne, piquante et retenue.
Les chansons
Paroles : Javed Akhtar
Sur des musiques d'Anu Malik (également interprète), Javed Akhtar s'est occupé des paroles.
Pour n'en retenir que trois, mais les autres sont également imparables :
Impressionnante séquence tournée en quasiment une fois, multiple et maitrisée, du beau cinéma.
Tum hi ho
Le grand rêve de l’amour, avec poésie et humour
Tumse milke dilka jo haal
Un qawwali kitsch et endiablé dans le plus pur héritage musulman.
Bande-annonce
3mn21, sans sous-titres ni français ni anglais malheureusement, mais on saisit bien l'idée.
Et ne pas manquer le ludique générique de fin : toute l'équipe du film y apparaît en caméo de manière fantaisiste et sympathique.
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