Affiche principale du film en France |
Ritesh Batra
Ritesh Batra est peu connu en France, et peut-être également en Inde. Né en 1979 à Bombay, il fait des courts métrages avant de réaliser ce premier long métrage qu'est The lunchbox, avec un financement international et des sorties en salle hors d'Inde.
Le film est un succès public et critique, qui sera suivi par deux longs métrages : The sense of an ending, en 2017, un film britannique nostalgique, avec Jim Broadbent et Charlotte Rampling (qu'on a pu voir en salle en France) ; et enfin Photograph en 2019, qu'on n'a malheureusement pas vu passer en France (avec N. Siddiqui également).
Autres affiches du film |
Fiche technique
Titre : Dabba ou The lunchbox
Traduction : La dabba est la boîte dans laquelle on transporte un repas. En France avant on disait "cantine" ou "gamelle", les ouvriers emportaient en allant à l'usine leur cantine. En anglais, c'est "lunchbox", boîte à déjeuner. Du coup le titre "en français" est The lunchbox.
Année : 2013
Durée : 105 mn
Produit notamment par Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur) et ASAP Films (France).
Un franc succès
(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros - Source boxofficeindia.com)
Budget : 2,8 M euros
Recette totale : 15 M euros
en Inde : 2,5 M euros
ailleurs : 12,5 M euros
Un important succès populaire, en Inde et à l'étranger, autant que de très nombreuses nominations et quelques prix dans les festivals.
Les dabbawallahLe contexte du film c'est le miraculeux système des dabbawallah à Bombay, "ceux qui s'occupent des dabba" - comme le chaiwallah, c'est celui qui s'occupe du thé - le composé se décline à l'infini.
On parle d'environ 5000 livreurs, dont la charge est souvent encore héréditaire. On livre au mari le déjeuner préparé par sa femme. Le dabba fait l'aller et le retour dans un Bombay labyrinthique, entre la maison et le lieu de travail. Tout se fait à l'aide de codes de couleur, les dabbawallah étant souvent illettrés. Tout est bon : vélos surchargés et trains bondés. | ||
Minimal poster par Abhinav Kafare |
L'histoire en trois mots
C'est une erreur d'aiguillage qui est le point de départ de l'intrigue, et du lien inattendu qui se tisse entre un homme vieillissant et une jeune femme solitaire, une amitié épistolaire incongrue.
On y parle de la vie solitaire de bureau pour les hommes, et de la solitude des épouses dans leur cuisine.
On y partage la vie de Saajan, veuf et désabusé. Ses trajets entre le quartier chrétien qu'il habite encore pour quelques mois, et son bureau qu'il va bientôt quitter.
On y découvre la vie d'Ila, jeune mère de famille délaissée par son mari. Les repas qu'elle prépare pour son mari arrivent par erreur chez Saajan, qui en apprécie toutes les saveurs. C'est un fantasme d'histoire d'amour qui se tisse entre les allées et venues du dabba, dans laquelle Ila met toute son ardeur. Ces repas égayent la monotone existence de Saajan. Un jeu de séduction s'installe. Une vie rêvée. A coup de petits mots. Jusqu'au précipice d'une histoire réelle.
Un film à la frontière d'un Bombay réel et d'un Bombay fantasmatique.
Un trio de personnages attachants
Les acteurs ont répété six mois, avant de tourner. Il y a comme une intimité entre les personnages. Et une justesse réjouissante et pétillante.
Irrfan Khan
Dans le rôle de Saajan Fernandes, comptable à un mois de la retraite. Bienveillant et résigné.
Nimrat Kaur
Dans le rôle d'Ila, dont les seules compagnies sont sa fille avant et après l'école, et sa voisine du dessus, avec qui elle discute toutes fenêtres ouvertes. Entre elles, de fructueux échanges de conseils culinaires et d'épices.
C'est une actrice peu connue mais la justesse de son jeu donne envie de la voir davantage.
Nawazuddin Siddiqui
Dans le rôle de Shaikh, le jeune homme qui va remplacer Saajan. Son jeu est à l'opposé de ce qu'il fait d'habitude : il est ici effacé, humble, tenace, gentil. Mangeur de bananes devant l'éternel.
Des films à dévorer des yeux
C'est un film qui fait saliver, les couleurs, les senteurs, c'est un morceau d'Inde qu'on emporte avec soi. Le film est même commercialisé en dvd avec un livret de recettes.
Il fait penser à un autre film très réussi - américain celui-là : Les recettes du bonheur, (The Hundred-Foot Journey) de Lasse Hallström, avec Helen Mirren et le regretté Om Puri.
La bande annonce
A défaut d'une chorégraphie, car c'est un film où l'on ne danse pas.
1mn32 avec sous-titres français