Om Prakash Puri (1950-2017) |
Quarante ans de cinéma
ओम पुरी
Né en 1950 dans un milieu penjabi plus que modeste, Om Puri effectue des études de théâtre à la National School of Drama de Delhi, où il rencontre Naseeruddin Shah. Ils poursuivent leur formation à l'Institut Indien du Cinéma et de la Télévision de Pune (FTII), gage de talent et de professionnalisme, et que peu d'acteurs de Bollywood ont suivie.
Avec son ami de toujours Naseeruddin Shah |
Il tourne en hindi bien sûr, mais aussi en kannada, en anglais, en penjabi et en telougou.
Il reçoit plusieurs prix d'interprétation en Inde et en Europe, dont deux prestigieux National Film Awards, la plus haute distinction qu'un acteur puisse recevoir en Inde.
Un acteur marqué et marquant
Alors que bon nombre d'acteurs à Bollywood surjouent ou ne jouent pas du tout, il faut apprécier la qualité et la finesse du jeu d'Om Puri. Bel homme malgré son visage fortement marqué
par la variole et un énorme nez, son expressivité est hypnotique, toute en émotions malgré son statisme, avec un air usé et meurtri. Son décès précoce en 2017 attriste les cinéphiles d'Inde et d'ailleurs.
Une filmographie de près de 150 films
Un quatuor emblématique
Dans les années 1970 et 1980, avec Shabana Azmi, Naseeruddin Shah et Smita Patil, il représente le cinéma parallèle dans des œuvres indépendantes audacieuses.
Il tourne notamment avec Shyam Benegal. Il ne fait pas preuve de la vanité qui caractérise les acteurs de Bollywood à cette époque.
Om Puri dans sa jeunesse |
Ses films indiens indépendants
- Arohan (1982), en anglais The Ascent, de Shyam Benegal
- Ardh Satya (1983), en anglais Half Truth, film policer de Govind Nihalani
Son rôle de flic de bas étage mêlé à des histoires de corruption reviendra à plusieurs reprises durant sa longue carrière (on pense notamment à Don).
Ses films indiens grand public
- Disco dancer (1982)
- Mirch masala (1986)
- Rang de basanti (2006)
- Don 1 et 2 (2003 et 2011)
Ses fims internationaux
- Gandhi (1982)
Le petit rôle qu'il joue dans ce film de R. Attenborough donne une ampleur internationale à sa carrière.
- City of Joy (1992), en français La cité de la joie
Le film retrace le carnet de voyage de Max Lowe, interprété par Patrick Swayze, à Calcutta.
- East is East (1999), en français Fish and chips
Film britannique réalisé par Ayub Khan-Din, dans lequel Om Puri joue le rôle d'un père de famille d'origine pakistanaise, dépassé par la réalité identitaire de ses sept enfants anglais, nés et élevés dans le nord de l'Angleterre.
Affiche française de East is East |
- Charlie Wilson's War (2007), en français La guerre selon Charlie Wilson
Dans ce film américain de Mike Nichols, il interprète le président pakistanais Mohammed Zia Ul-Haq (1978-1988), aux côtés de Tom Hanks et Julia Roberts.
- The Hundred-Foot Journey (2014), en français Les recettes du bonheur
Tourné en France avec Helen Mirren et Michel Blanc, le film évoque le destin culinaire d'une famille indienne réfugiée en Europe.
Avec Manish Dayal et Helen Mirren |
- Viceroy's house (2017), en français Le dernier vice-roi des Indes
Cette fresque de la britannique Gurinder Chadha n'est pas des plus réussies, mais mérite quand même qu'on s'y penche (on y retrouve également Manish Dayal).
Et à sa suite ?
Parti trop tôt, il faudra lui chercher encore de dignes successeurs, ni cabotins ni incolores. Son visage ouvert et expressif a pu représenter un cinéma réaliste solidement ancré, à rebours de la fantaisie habituelle de Bollywood.
Sa carrière n’a pas évolué aussi favorablement que son jeu, et est restée en retrait, malgré une notoriété internationale. Il n’a jamais été une star et n'a peut-être pas eu les grands rôles qu'il méritait.
Om Puri nous manque déjà.
Commentaires
Enregistrer un commentaire