Jab tak hai jaan

Affiche principale
L'ultime opus d'un maître des années 50

Le réalisateur Yash Chopra est un vétéran, qui a occupe le devant de la scène cinématographique pendant les années d'or du cinéma indien. Né en 1932, il décède en 2012 au moment de la sortie du film. Son précédent film était Veer-Zaara (2004). 

Yash Chopra a offert au monde des dizaines de films amples et joyeux. Son fils Aditya a pris la relève, avec des casquettes multiples : réalisateur, scénariste et producteur.

Fiche technique 

Titre : Jab tak hai jaan                                                                                  जब तक है जान en hindi

Traduction : Tant qu'il y a de la vie 

Ttitre en français : Jusqu'à mon dernier souffle 

Réalisateur et producteur : Yash Chopra

Année : 2012 

Durée : 2h55

Un grand succès public

(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros)

Budget : 9 millions euros

Recette : 24 millions euros                                                                                         Source boxofficeindia.com

Rencontre et souvenirs 

D'un côté il y a Samar, robuste penjabi qui a rejoint l'armée indienne comme démineur, pour fuir la vie qu'il a menée à Londres. On y retrouve le grand Shah Rukh Khan, irrésistible, facétieux, éternellement jeune... pour lequel deux femmes ne sont pas ici et pour une fois tout à fait en concurrence.

Le bon soldat

En mission au Cachemire, il rencontre Akira, une jeune journaliste qui tombe vainement amoureuse de lui. Cet intérêt qu'on lui porte ravive les tourments du passé. 

Anushka Sharma est pétillante et d'une présence à l'écran toujours gratifiante, a fortiori en jeune femme  libérée (physiquement et sexuellement), ce qui est pour le moins incongru dans l'univers pudibond de Bollywood (l'authenticité de son amour pour Samar la rachète). L'actrice avait déjà donné la réplique au grand Khan dans Rab ne bana di jodi.

Une attirance qui n'est pas réciproque

Le troisième élément de l'équation c'est Meera, l'ex de Samar, qui vit toujours à Londres.

La langoureuse Kratina Kaif

La jeune femme est incarnée par Katrina Kaif, de manière comme toujours laborieuse. Ce n'est décidément pas une des bonnes actrices de l'horizon bollywoodien. Elle joue mal, et son physique chevalin rebute un peu (plus le public féminin que masculin il semblerait). 

On l'avait déjà vue insupportable dans Zindagi na milegi dobara. Elle a la malchance supplémentaire d'incarner ici une riche fille à papa, bigote chrétienne qui passe son temps à négocier avec Dieu...

Meera et Samar à Londres

En second plan des acteurs patinés

Anupam Kher joue (mal) le rôle du père (penjabi) de Meera. Le couple de la mère de Meera (Neetu Singh) et du beau-père (le savoureux Rishi Kapoor) assurent au contraire un versant lumineux. Couple mythique de Bollywood, ils sont à la ville les parents de l'acteur Ranbir Kapoor.

Une bande-son irréprochable

En deux chansons seulement on peut se faire une idée, à la fois de la qualité musicale des compositions d'A.R. Rahman, et de la maitrise des chorégraphies, sur des textes soigneusement écrits par l'autre vétéran du cinéma indien qu'est le parolier et poète ourdou Gulzar (né en 1934).

Challa (Le vagabond)

Les indiens en galère au Royaume Uni réussissent car ils travaillent dur, gardent le sourire et séduisent l'Europe. Qui a dit que Bollywood, ce n'était pas du rêve ?

Ishq shava

Du rythme, et des paroles étonnantes, qui mélangent les langues penjabi et ourdou : "Vive l'amour, vive son parfum, bonjour et bienvenue", avec un vocabulaire choisi sur le versant persan de la langue.

Masala puissance dix

Un film masala, qui mélange tout et n'importe quoi: l'obsession religieuse (c'est mal), le patriotisme militaire (c'est important), un cœur brisé (c'est dur), les accidents (ça arrive), la médecine (c'est compliqué), l'amitié (ça compte), les indiens n'ont peur de rien (c'est vrai)... Avec des scènes ridiculement excessives (le plongeon en bikini dans les eaux glacées de l'Himalaya...). Pour notre plus grand plaisir.

Un souffle de liberté  

Il se dégage une once de progressisme : cette indienne chrétienne décidée à se marier hors de son milieu finit par écouter son cœur, en surmontant un clivage social qui parait infranchissable. Même si au final on finit dans une histoire communautaire, on aborde ici plusieurs sujets tabou d'une Inde infiniment conservatrice : le sexe avant le mariage (pour les femmes, pour les hommes ça ne compte pas), le divorce. Les vignerons chaleureux ne sont pas montrés sur un jour sinistre ni réprobateur, et déjà ça, ça fait du bien.

Le Ladakh et ses paysages sublimes

Une bande annonce

Cette bande-annonce dévoile pas mal le film, mais en laisse tout de même beaucoup à savourer sur les 2h55.

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