Kabhi Khushi Kabhie Gham

Affiche du film

Fiche technique 

Titre : Kabhi Khushi Kabhie Gham

Surnom : 3KG

Traduction : Tantôt bonheur, tantôt tristesse

Titre français : La famille indienne 

Année : 2001

Durée : 3h30


Le film est en hindi (le générique ne comporte pas de version ourdou, contrairement à ce qui se fait souvent).

Le film est réalisé par Karan Johar.

Box office

(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros)                                 Source boxofficeindia.com

Budget : 1 M €

Recette : 18 M €

6 + 1 stars pour un mélodrame ample et soigné

Les Bachchan

Un couple à la ville comme à l'écran depuis plusieurs décennies : l'adulé Amitabh Bachchan endosse le rôle du patriarche Yashwarand Raichand, tandis que Jaya Bachchan joue Nandini, l'épouse qu'on n'écoute pas.

L'introduction au film où l'un et l'autre prennent la parole est particulièrement réussie et touchante.

Amitabh Bachchan dans le rôle du père nocif
Jaya Bachchan en mater dolorosa

Les enfants

Shah Rukh Khan, Rahul le fils indigne

Soulignons ici que les costumes de Manish Malhotra ne sont pas ce qu'il y a de plus réussi dans le film, ni les chemises transparentes de Shah Rukh Khan, ni le latex, ni les couleurs infiniment pastel des cols roulés, ni les noirs et rouges forcés...  

L'osée chemise transparente

La facétieuse Kajol

L'actrice passe du rire aux larmes avec aisance et donne au film un côté burlesque, accentué par la présence du comique Johnny Lever. Le quartier de Chandni Chowk s'anime de leurs facéties.

Kajol

Hrithik Roshan en petit frère devenu grand

De neuf ans son cadet, Rohan était trop jeune pour qu'on lui fasse part du drame. Il voit sa mère malheureuse, son frère Rahul lui manque. Il veut bien faire. D'autant plus qu'il a toujours été l'enfant moins aimé, qui compense en mangeant plus que de raison (d'où son surnom "ladoo", du nom d'une pâtisserie indienne). Il s'introduit incognito dans la vie de son frère, et avive les blessures de manière sadique, afin de parvenir à ses fins.

Rohan et Rohit

Kareena Kapoor, en petite soeur devenue grande 

Elle joue à merveille un personnage parodique de jeune fille aguichante, superficielle et méchante.

Scène de danse entre Rohan et Pooja

Rani Mukerji en second rôle de prétendante éconduite

La justesse de son jeu, et la pétillance de son personnage en font une des bonnes raisons de voir et revoir le film.

Naina

L'histoire en deux mots (et un peu plus)

Delhi

Une riche famille indienne : deux fils, l'ainé adopté l'autre pas.

Un coup de foudre pour une représentante de la classe moyenne mène à un mariage interdit, le fils ainé est banni, et va faire sa vie à Londres avec épouse et belle-sœur.

L'équipe de tournage se déplace en Egypte afin de filmer en grand, sur fond de pyramides, le coup de foudre des deux héros. Une scène chantée et dansée, un peu longue et un peu inutile (mais il y a les chemises transparentes de Shah Rukh Khan qui valent le détour).

L'Egype en rêve exotique et érotique
 

Ce n'est pas qu'il n'aime pas ses parents, ni qu'il ne respecte pas la réputation de sa famille et leurs traditions, mais il aimerait être lui-même, et pouvoir faire ses propres choix.

Dix ans plus tard, le cadet devenu adulte et décidément athlétique décide de réconcilier sa famille douloureusement séparée.

Sans dévoiler plus l'intrigue et ses rebondissements, le film, quoique quelquefois incohérent et désarçonnant, constitue un bel objet de cinéma, divertissant et glorieux. Le montage y est dynamique et bien mené, le scénario laisse au spectateur des moments d'anticipation et de curiosité. L'alternance entre le noir et blanc et la couleur donne du relief à l'image. Certains personnages se dédoublent.

Une possible réconciliation ?

Un statut social à maintenir

La famille richissime vit dans un palais avec hectares de propriété autour, des rolls, des domestiques, des études à l'étranger, avion et hélicoptère privés. Elle est hindoue jusqu'au bout des ongles, et fête avec empressement Divali.

La famille de l'élue donne dans la confiserie, les liens sont chaleureux et le franc-parler de mise. On y est musulman.

Le patriarche est catégorique, s'allier à eux serait déchoir. D'ailleurs il a déjà choisi celle qu'épousera son fils. Comme dans Devdas l'autoritarisme paternel fait exploser le lien familial.

Une épouse en sourdine

L'épouse du patriarche est irréprochable de dévouement et de patience envers son mari, sans pour autant avoir droit à la parole. C'est un portrait critique de cette génération d'avant que Karan Johar déroule. En creux on peut y voir des liens familiaux fondés sur des rapports de force, sous prétexte de respect. Elle est tout entière dans l'amour qu'elle porte à ses fils.

Une diaspora conquérante

La vie à Londres semble tellement facile, et les indiens y trouvent une place de choix : voiture luxueuse, maison spacieuse et moderne, popularité sur le campus universitaire, une complète intégration.

Bande-son

Musique parfaite du duo Jatin et Lalit sur des paroles de de Sameer.

Chorégraphies endiablées de Farah Khan

Le thème mélancolique du film tout autant que les chansons sont formidables, où l'on retrouve la voix fragile de Lata Mangeshkar et la vitalité de Sonu Nigam.

Bole chudiyan