Rab ne bana di jodi

Affiche du film

Fiche technique 

Titre : Rab ne bana di jodi


Traduction : Un couple décidé par Dieu (difficile à traduire : une union harmonieuse est un cadeau de Dieu, C'est Dieu qui nous a réunis...)

Année : 2008

Durée : 2h44

Réalisation : Aditya Chopra

Production : Yash Chopra

Box office

(environ, en raison des arrondis et des taux de change entre roupies, dollars et euros)

Budget : 3,5 millions d'euros

Recette : 18 millions d'euros

Le titre

Il est tiré d'une chanson que chantaient Asha Bhosle et Mohammed Rafi en 1979 pour le film Suhaag. La chanson s'intitule : Teri rab ne bana di jodi. C'est Dieu qui t'a mariée (ou quelque chose comme ça).

L'histoire en deux mots

Le terne et timide Surinder se voit contraint d'épouser la jeune Taani, pétillante et énergique. Passée la tragédie initiale, la cohabitation est d'autant plus pénible que l'amour qu'il porte à sa jeune épouse n'est pas réciproque. Comment la conquérir ? Une idée incongrue : s'inventer un autre lui-même, Raj, plus affirmé et séduisant.

Le personnage de Raj qu'il s'invente ira aux cours de danse que suit Taani.

(Surinder) Raj et "Taani partner"

La distribution

On retrouve à nouveau dans un double rôle Shah Rukh Khan, qui est ici impeccable.

Il donne la réplique à Anushka Sharma, attachante dans le rôle de la pitoyable jeune femme.

Peu de seconds rôles, si ce n'est l'ami de Surinder, l'efféminé Bobby, qui l'accueille régulièrement dans son salon de coiffure. C'est Vinay Pathak qui l'interprète, en surjouant un peu ; on le rencontre de-ci de-là chez Deepa Mehta ou Bhansali.

Une romance divertissante

Concours de golgappa

Le film est un excellent divertissement : des dialogues dignes de ce nom, une course poursuite à motos, des scènes de danse inoubliables, un combat de sumo, des personnages attachants... Pas tout à fait dénué d'un burlesque simpliste, toujours au plus près d'un cinéma populaire accessible à tous. Quelques scènes oniriques réjouissantes, notamment en salle de cinéma, auquel le film rend un bel hommage, à travers d'innombrables références. 

Le décor

On est à Amritsar, en plein Penjab, territoire sikh où le temple d'or est d'une présence emblématique. Le film se teinte de salutaire multiculturalisme avec ses visites d'église chrétienne et de mosquée.

Le magnifique bâtiment où se déroulent les cours de danse est le Khalsa College, une université héritage de l'époque coloniale. De même la maison de Surinder est d'une grande élégance, avec sa cour intérieure et ses terrrasses.

Motto du film

Taani Partner, Never Say Goodbye, Kabhi Alvida Na Kehna. Always Say, “Hum Hai Rahi Pyaar Ke, Phir Milenge…Chalte Chalte”.
Never say goodbye... Always say, we are traveling the love lane... down the road we will meet again.

Une référence au film Kabhi Alvida Naa Kehna de Karan Johar (2006).

Mais pas seulement

Une masculinité en question

Un homme cherche à gagner le cœur de celle qui est déjà son épouse. Il n'a pas l'air de représenter un homme à part entière à ses yeux : pas assez affirmé, et en un mot, peu viril.

Loin déjà derrière nous l'époque des "Angry Young Men" musclés et arrogants qu'ont représentés les Amitabh Bachchan et les Salman Khan dans les années 1970 et 1980. L'homme idéal de Bollywood est de plus en plus civilisé, policé par un cosmopolitisme nouveau, et ressuscité de cette époque affreusement machiste. Shah Rukh Khan n'est pas surnommé pour rien le "King of romance".

Les deux personnages qu'il incarne composent deux faces complémentaires : Surinder le banal et introverti employé de bureau (à moustache), Raj le banal extraverti dragueur (à moto). Surinder passe de l’un à l’autre avec un espoir machiavélique de séduction, sans savoir ce qui plaira à Taani.

Taani et Surinder

Une réponse partielle

Le film répond en partie à la question individuelle du genre : soyez qui vous êtes. Au cœur du cinéma indien réside la tension entre société, famille et institutions d’un côté, et individu de l’autre (et les vies possibles). La question de Surinder trouve sa réponse, celle de Taani reste à poser.

Et la femme dans tout ça ?

Quid de la femme qui n'est rien sans époux ? Après le chantage affectif de son père, elle se retrouve femme au foyer malgré elle, sous la stricte dépendance économique d'un homme qu'elle n'a pas choisi, et qui la manipule. On parle d'un mariage arrangé qui finit en romance. Quid du phénomène encore omniprésent en Inde ? Les femmes ont encore à conquérir leur individualité et leur indépendance, dans un pays conservateur. Et le cinéma n'a pas fini d'offrir d'autres représentations pour faire bouger les lignes.

Bobby et Surinder

Cinq chansons impeccables

1/ Tujh main rab dikhta hai 

(une fois par une voix masculine, l'autre par une voix féminine)

2/ Haule haule

3/ Dance pe chance

4/ Phir milenge Chalte chalte

 

Pas aussi magique que dans Om Shanti om, mais tout de même inspirant, un hommage en cinq parties aux grands acteurs du cinéma indien des années 1950 aux années 1980 :

  • Raj Kapoor
  • Dev Anand
  • Shammi Kapoor
  • Rajesh Khannah
  • Rishi Kapoor

Avec en regard, les partenaires de Shah Rukh Khan : Kajol, Bipasha Basu, Lara Dutta, Preity Zinta et Rani Mukerji

5/ Dancing jodi

Avec des flashbacks appuyés...

Bande-annonce

Avec des sous-titres anglais (1mn49)


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